- incurvation
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• 1585, repris 1803; de incurver♦ Didact. Action d'incurver; son résultat. ⇒ courbe, courbure. ⊗ CONTR. Redressement.⇒INCURVATION, subst. fém.Action d'incurver, de s'incurver; résultat de cette action. Synon. courbe, courbure, flexion, inflexion. Douce, légère incurvation. L'incurvation de l'épine dorsale (LITTRÉ). Savourez [dans la Vénus de Médicis] toutes les incurvations voluptueuses de la hanche (RODIN, Art, 1911, p. 60). Sous la jupe, lorsqu'elle avance la jambe, le dessus de sa cuisse bombe, de la hanche jusqu'au genou : une délicate incurvation, toute divine (MONTHERL., Songe, 1922, p. 107).— P. métaph. Ce qui reste semblable à Dieu, après le péché, c'est la grandeur de l'âme, sa forme. Ce qui est dissemblable, c'est l'incurvation, la courbure de l'âme vers la terre, la perte de sa rectitude (GILSON, Espr. philos. médiév., t. 2, 1932, p. 91).— MÉD. Courbure anormale; en partic. courbure des os. La scoliose (incurvation latérale) qui se fait soit du côté gauche, soit du côté droit, et qui est surtout produite par les mauvaises positions des enfants pendant les exercices d'écriture (MACAIGNE, Précis hyg., 1911, p. 181). Une maladie osseuse à type d'ostéite fibreuse entraînant des déformations, des incurvations et des fractures spontanées (BARIÉTY, COURY, Hist. méd., 1963, p. 749).Prononc. et Orth. : [
]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. Fin XIVe s. incurvacion (J. LE FÈVRE, Respit de la mort, ms. BN fr. 994, cf. aussi GDF., leçon fautive de quelques manuscrits pour incurtacion restituée par l'éd. G. Hasenohr-Esnos, 855, note); XVe s. incurvacion « courbure » (EVRART DE CONTY, Probl. d'Arist., Richel. 210, f° 99d ds GDF.); 2. 1585 incurvation « action de courber » (I. PAPON, Premier Notaire, B 2b ds Z. rom. Philol. t. 28, p. 728); de nouv. 1803 (BOISTE). Empr. au lat. incurvatio, -onis « action de courber », b. lat. « état de ce qui est courbé » formé sur le supin incurvatum de incurvare, v. incurver.
incurvation [ɛ̃kyʀvɑsjɔ̃] n. f.ÉTYM. 1585, repris début XIXe (1803, Boiste); incurvacion, XVe; lat. et bas lat. incurvatio, mêmes sens, du supin incurvatum de incurvare. → Incurver.❖♦ Didact., techn. Action d'incurver; résultat de cette action. ⇒ Courbe, courbure (→ Courbature, cit. 3, Péguy).1 (…) l'incurvation sacristine des vertèbres supérieures et le coutumier reploiement des bras sur de plates côtes souvent menacées (…)Léon Bloy, le Désespéré, p. 159.♦ Méd. Courbure anormale (d'un os).♦ Figuré :2 On pourrait ajouter que les actes accomplis une première fois par tâtonnements successifs s'inscriraient en programmes dans une série de mémoires et que, par la suite, le jeu de ces différentes mémoires déclencherait l'accomplissement de chaînes opératoires complexes, aboutissant même à l'incurvation des comportements au cours du déroulement des chaînes.A. Leroi-Gourhan, le Geste et la Parole, t. II, p. 16.❖CONTR. Redressement.
Encyclopédie Universelle. 2012.